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Le Rallye Dakar, une mécanique bien huilée
Le Rallye Dakar, une mécanique bien huilée
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The Good Business

Interview chrono d’Etienne Lavigne, directeur du mythique Rallye Dakar

The Good Business

A l'occasion du départ du célèbre raid, The Good Life a rencontré Etienne Lavigne, le big boss, pour en savoir plus sur les ressorts « business » de cet événement sportif hors norme.

The Good Life : L’édition 2017 s’annonce particulièrement intense. Une façon de maintenir l’engouement années après années, à l’aune de la 40ème édition ? 

Etienne Lavigne : Nous sommes une marque à part entière ! Et l’ ADN de la marque Dakar, c’est l’extrême et la découverte. Cette année par exemple, les concurrents rouleront 6 jours à 4 500 mètres d’altitude, l’équivalent des quarantièmes rugissants du Vendée Globe en termes d’intensité physique pour nos participants. Le but ? Continuer à créer la surprise à travers des paysages spectaculaires et des conditions de course incroyablement exigeantes … et maintenir ainsi l’engouement du public.

The Good Life : En 2009, le rallye a changé de continent pour des raisons de sécurité, direction l’Amérique du Sud. Un choix payant ?

Etienne Lavigne : En migrant en Amérique du Sud, nos coûts ont explosé du fait de l’éloignement géographique. Rien que pour l’acheminement du matériel par bateau, nous sommes passés de 450 000 à 3 millions d’euros. Pour maintenir un ticket d’entrée accessible, nous avons donc dû nous tourner vers de nouvelles sources de financement. C’est ainsi que les pays hôtes sont devenus les principaux partenaires de l’évènement, en contribuant à hauteur de 4 à 6 millions de dollars chacun.

TGL : Un ticket d’entrée substantiel… En quoi est-ce si rentable pour les pays partenaires ?

E.L. : Lors de la dernière édition, la Bolivie a apporté une contribution de 4 millions de dollars… avec un retour sur investissement estimé à 12 ! En effet, entre les équipes, les spectateurs, et tout le petit monde du Dakar, les dépenses courantes faites localement sont sources de chiffre d’affaire pour le business local. En plus de ce retour sur investissement substantiel, la tenue de la course offre à nos partenaires une vitrine extraordinaire qui contribue au rayonnement du pays : 1200 heures de programmes avec de sublimes paysages en toile de fond, diffusées dans 190 pays !

Etienne Lavigne en 5 dates

Etienne Lavigne, en cinq dates-clé
  • 1985 : Premier job sur les docks à Rouen
  • 1987 : Départ pour l’Afghanistan
  • 1992 : Entre dans l’organisation du Dakar comme logisticien
  • 2004 : Est nommé directeur de la course
  • 2008 : Annulation du Dakar pour cause de menaces terroristes, l’année d’après le rallye quitte l’Afrique pour l’Amérique du Sud.

TGL : Et côté participants, quel est le ticket d’entrée ?

E.L. : Tout dépend du nombre de véhicules et de participants justement. Certaines équipes comme Mini, Toyota ou Peugeot peuvent dépenser jusqu’à un million d’euros pour s’inscrire, et 5 millions pour se préparer… Pour les amateurs qui veulent simplement relever un défi, cela peut coûter moins de 100 000 euros. En échange, nous fournissons les équipements de sécurité, les assurances, les déplacements, le carburant, le voyage… le rêve d’une vie clé en main !

TGL :  Pouvez-vous nous dire un mot des coulisses ?

E.L. : Le travail de préparation est colossal et s’échelonne sur un an. Les pays hôtes se portent candidat au mois de mai, nous travaillons ensuite main dans la main pour établir le meilleur itinéraire et vient ensuite la question de l’organisation logistique. Au total, c’est une caravane de plus de 700 véhicules qui se déplace chaque jour, soit plus de 3000 personnes à nourrir et loger pendant près de 2 semaines dans des endroits particulièrement reculés et parfois même hostiles. Côté sécurité, nous aucune place n’est laissée à l’imprévu puisque nous avons mis en place un organisation quasi-militaire en amont – répétitions des plans B et C au sein de notre war room à Paris -, pour parer à toute éventualité une fois le rallye lancé.

Le Rallye Dakar, du 2 au 14 janvier 2017. Départ d’ Asunción au Paraguay, arrivée à Buenos Aires.

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